Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


1844 --- La Fontaine de Jouvence, tableau de William Haussoulier, est exposé à Londres, à la Royal Academy (Mayne 9). Emile Deroy fait le portrait de Baudelaire, en quelques séances à la Tour d'Argent, alors restaurant de mariniers, et d'après ce portrait, une lithographie (CatBN57 105). A ces séances, au nombre de quatre, assistent Arondel, Léon Fauré, Nadar et Songeon (Ziegler C 155). Mascagna publie Les Polkeuses, poème de "Nick Polkmar" (Bandy et Mouquet 7). On y trouve le nom de "Fanfarnou", origine probable de celui de l'héroïne de La Fanfarlo (Dufay C 78). Poulet-Malassis rédige le prospectus de la Revue littéraire de l'Orne, qui ne paraîtra pourtant pas (Ziegler B 369). A la suite d'une liaison commençée plus tôt, Mme Sabatier devient maîtresse de Richard Wallace (qui se fait appeler Richard Jackson, nom de sa mère), commerçant en objets d'art à Paris (P-Z 319). Ce sera lorsqu'il héritera plus tard de sa fortune que Jackson prendra le nom de Wallace. Puis, vers cette même année Aglaé devient la maîtresse du sculpteur Auguste-Stello Clésinger, et la restera jusqu'en 1846, lorsqu'elle devient maîtresse d'Alfred Mosselmann (Vapereau 1870). Nathaniel P. Willis visite le continent européen. Il a 34 ans (Pommier-Pichois 474). Baudelaire rédige une version d'Une Gravure fantastique qui sera trouvée parmi les papiers de V. Hugo à sa mort (FM59 ). [details]

20 XI 47 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication de La Closerie des lilas, livre de Privat d'Anglemont contenant deux poèmes attribués à Baudelaire: Chanson [Combien dureront nos amours?] et J'aime ses grands yeux bleus, sa chevelure ardente (Bandy et Mouquet 82). On y trouve également le second tercet de Vos Cheveux sont-ils blonds, vos lèvres humides,... sans nom d'auteur (OP I 424). [details]

28 XI 47 --- Aupick est nommé commandant de l'Ecole Polytechnique (Bandy et Mouquet 73). Le ménage Aupick habitera au munéro 66, rue de Clichy, ayant quitté l'Hôtel de la Place (Pichois F 273). [details]

`22 II 48 --- Charles Toubin, Courbet, le musicien Promayet et Baudelaire se promènent du début de l'après-midi, vers 3h, jusqu'au soir. A la place de la Concorde, ils assistent à la mort d'un émeutier tué par un garde municipal. Courbet et Baudelaire vont aux bureaux de la Presse pour protester contre cet acte de barbarie (Bandy et Mouquet 9). [details]

23 II 48 --- Toubin, Baudelaire, Promayet et Champfleury traversent la Seine à 1h de l'après-midi et vont au Café de la Rotonde, près de l'Ecole de Médecine, où ils rencontrent d'Abrantès. Ce dernier leur révèle qu'on se bat dans le quartier Saint-Denis; ils s'y dirigent sans attendre. De la place du Châtelet ils entendent la fusillade et arrivent au boulevard du Temple pour apprendre la démission de Guizot et la fin des hostilités. Baudelaire parle de tout cela avec Toubin, avec qui il dîne à 9h du soir. Baudelaire et Toubin reviennent ensuite au Café de la Rotonde, où ils retrouvent Courbet. Le tocsin sonne. Ils courent immédiatement à la place Saint-Sulpice, où les accueillent les coups de feu des gardes municipaux. Ils battent en retraite vers le Pont-Neuf, qu'occupe un bataillon de ligne. Toubin rentre chez lui à trois heures du matin (Bandy et Mouquet 10). A l'Ecole polytechnique, c'est le jour de sortie. Aupick convoque les élèves pour les conseiller de ne pas quitter la sécurité de l'institution. La plupart d'entre eux ont décidé de ne pas suivre son avis mais néanmoins sont rentrés sains et saufs (P-Z 254). [details]

24 II 48 --- Toubin rencontre Baudelaire et Barthet, le matin, au carrefour de Buci. Ils sont armés de fusils de chasse et sont prêts à se battre derrière une barricade qui ne les couvre que jusqu'à la ceinture. Selon Jules Buisson, qui les y retrouve le même soir, Baudelaire s'est servi d'un fusil volé chez un armurier (BDC 100-101). Toubin prétend qu'à cette date l'argent trimestriel de Baudelaire était épuisé (Bandy et Mouquet 11). Pendant que son beau-fils prend part à l'insurrection, Aupick s'efforce de contenir ses élèves à l'Ecole Polytechnique. Ils n'obéissent pas à ses ordres et sortent pour se battre dans les rues (Girard 282). Selon le témoignage de Fargue, élève de première année, Aupick, dans l'amphithéâtre de l'Ecole polytechnique, prend la parole devant tous les élèves. Il les exhorte à la patience et au calme et leur recommande à continuer à lui faire confiance. Les élèves désirent sortir de l'Ecole. Ils voudraient se joindre à la Garde nationale pour se placer entre les combattants mais Aupick ne veut pas leur permettre cette liberté, tout en approuvant leur intention de faire ainsi la paix. Soudain l'Ecole se voit attaquer par des hommes du peuple qui essayent d'en enfoncer les portes. Ces hommes demandent qu'on leur livre les élèves. Pour trancher cette question l'Ecole passe au vote, les élèves choisissant la sortie. Pendant la journée une compagnie de la troupe est assaillée devant l'Ecole par une troupe d'hommes du peuple: un ou deux hommes sont tués. Aupick fait entrer les soldats dans l'Ecole. A ce moment un homme du peuple le couche en joue, et il n'est sauvé que par l'intervention des camarades du tireur et par des élèves qui l'identifient comme commandant de l'institution. Aupick, qui n'accepte pas de rendre les soldats au peuple, ordonne à ses élèves de prendre les fusils des militaires et de les escorter comme prisonniers à leur caserne. Cela fait, le groupe sort par une porte de derrière, et rentre accompagné par les cries d'approbation du peuple (P-Z 254). Charles de Freycinet, élève de seconde année, décrit l'action d'un groupe auquel il appartient. On veut s'interposer entre gouvernement et peuple. Ils consultent leur commandant. Aupick, au lieu de le leur défendre, reconnaît l'inutilité d'un refus. Il leur donne la permission de sortir sur leur parole d'honneur de ne faire que ce qu'ils proposen (P-Z 255). Au cours de ces événements Aupick envoie au duc de Nemours deux messages, l'une pour décrire l'état d'effervescence des élèves, l'autre pour dire qu'il n'est plus maître de l'Ecole (P-Z 256). [details]

26 II 48 --- Premier numéro du journal: la Tribune nationale. Le nom de Baudelaire paraît sur la liste des rédacteurs (Bandy et Mouquet 17). A Carpentras, dans l'Echo du Ventoux, Champfleury publie en feuilleton "Le Chat Trott. Fragments". Cette première partie du morceau contient l'anecdote sur Baudelaire où il s'oppose à ce qu'on fasse empailler Trott (T ). [details]

1 III 48 --- Le Moniteur annonce qu'Aupick fait partie des officiers qui se rallient au gouvernement provisoire (Bandy et Mouquet 74-75). [details]

IV 48 --- Lors d'une réunion électorale, Baudelaire pose à deux des orateurs (Houssaye et Esquiros) d'embarrassantes questions d'ordre technique sur le libre-échange, sur les intérêts des petits commerçants etc (Bandy et Mouquet 21-22). Baudelaire demande 10 francs à sa mère, somme qu'il dit avoir perdue en revenant de Neuilly. Depuis trois jours, il cherche le moyen d'obtenir d'elle une autorisation relative à ses affaires pendant qu'elle est absente. Il lui demande un rendez-vous chez elle quand Aupick n'y sera pas et la prévient qu'il partira de Paris peut-être avant elle (CPl I 148). Date-limite de la composition du portrait du général Aupick à cheval (CatBN57 28). [details]

10 IV 48 --- Troisième numéro de la Tribune nationale. Il cite le nom de Baudelaire comme secrétaire de la rédaction. Turbin est Directeur, Combarel rédacteur-en-chef (Bandy et Mouquet 23). On imprime, dans La Patrie, l'avis aux élèves de l'Ecole Polytechnique rédigé par Aupick. Ce journal annonce qu'Aupick assistera à la cérémonie de la rentrée (T ). [details]

6 VI 48 --- Dernier numéro retrouvé de la Tribune nationale (Bandy et Mouquet 26). [details]

X 48 --- Baudelaire va à Châteauroux pour prendre la direction d'un journal conservateur (Bandy et Mouquet 48). Son voyage est payé, sans que Baudelaire le sache, par sa mère, avec de l'argent qu'Ancelle remet au poète sans en indiquer la provenance (CPl I 153). [details]

20 X 48 --- Premier numéro du Représentant de l'Indre. On y attribue à Baudelaire un morceau intitulé "Actuellement", ainsi que d'autres articles du journal (Bandy et Mouquet 48-53). [details]

13 III 58 --- Le baron de Lacrosse prononce, devant le Sénat, un Eloge de M. le général Aupick (Bandy et Mouquet 76). Exécution d'Orsini (Vapereau ). [details]